Les trois piliers de l’industrie du divertissement, la musique, les films et les jeux vidéo sont confrontés à des changements perturbateurs majeurs qui les obligent à explorer les opportunités qui se présentent dans la distribution, le marketing numérique et les médias sociaux. L’industrie de la musique est la plus concernée par ces changements, remarquées par le recul de la vente de CD alors que les revenus numériques ne semblent pas combler cette chute des ventes (déséquilibrée par l’émergence du MP3 à la fin des années 1990) « En effet, les ventes physiques de 1287 millions d’euros ont diminué de 11,8% et n’ont pas été équilibré par l’importante augmentation de 45% des ventes en téléchargement (hors téléphonie), représenté en valeur par 23 millions d’euros. » (Snep, 2006).
Incontestablement, l’internet est devenu un extraordinaire magasin de disques où tous les clients pourraient se réunir pour écouter de la musique gratuitement ; un magasin où ils pourraient partager leurs chansons préférées, se faire des recommandations, découvrir de nouveaux talents, à l’exemple du site web LastFM qui possède encore l’une des plus importantes variétés musicales du Net (EMI, Universal et Sony).
Il y’a quelques années l’internaute était un pirate, maintenant il est considéré comme un fan, « Le but est d’arriver à monétiser la relation artiste-fans, pas juste d’être sympa », (Jessica Sandin, “ ?What If! Digital ”). Le fan est capable de dépenser plus d’argent, faire de la promotion et va aux concerts etc. Avec Myspace, par exemple les groupes peuvent se faire connaître rapidement, les morceaux et les dates des concerts sont aussitôt disponibles sur leur page.
Le blog est un réel outil de marketing gratuit qui influence le marché de la musique. Il offre un contact avantageux entre les fans et les artistes (streaming, téléchargement temporaire, radioblog, flux RSS ou Atom). Les maisons de disques en ont fait « un média privilégié, utile pour les artistes en développement qui ont un budget de promotion limité » explique Erick Viollet, responsable du développement new media et digital group chez Sony-BMG. Sur Facebook, par exemple, la musique jaillit à flot ; le bouche à oreille (« bouche à email ») remplace les réseaux de distribution traditionnels.
L’Internet et l’explosion des réseaux sociaux ont rendu la vente plus facile que jamais. A l’instar des réseaux sociaux autour de la découverte de musique : iLike (également l’application musicale phare sur les réseaux sociaux Bebo ou encore Hi5.), Imeem et le site We7 (un million de téléchargements en décembre 2007).
En conclusion, l’industrie de la musique fait face à un avenir incertain tant qu’elle n’a pas saisi un modèle économique alternatif. Un sentiment d’urgence dans l’adoption de nouveaux modèles d’affaires centrés sur le contenu numérique et un bon réseau de distribution pour atteindre une masse maximale. Les médias sociaux sont en train de devenir un maillon essentiel de la chaîne de distribution. L’industrie de la musique doit s’investir pour les prochaines années pour mieux occuper l’espace Internet.
Ait Ighil Youcef